Voilà le pourquoi les nouvelles générations des cinéastes n’ont pas plus souvent des Subventions ?

 

Les subventions dans le milieu du cinéma sont des aides publiques réservées aux (petites) productions d’art et d’essais. Ces aides existent dans le seul but d’aider les petits projets à voir le jour et motiver de jeunes réalisateurs à se lancer dans l’aventure du cinéma, mais pourtant elles ne semblent pas exclusivement réservées aux (petites) productions, au contraire se sont mêmes ces dernières qui en profitent le moins.

Etat des lieux des subventions pour le cinéma en France :

Les chiffres : Le taux du crédit d’impôt est passé de 20 % à 30 % en 2016 pour les productions de moins de 7 millions d’euros de budget et à 25 % du côté de l’animation. A côté de cela de nombreuses aides existent mais ne sont pas forcément utilisées à bon escient de la part de certains réalisateurs ce qui fait du tort aux petites productions qui ne raflent que les restes.

Abus de bienveillance ou simple négligence de la part des pouvoirs publics, toujours est-il que la plupart des aides bénéficient surtout aux grosses productions françaises et donc très peu aux petits projets qui en ont pourtant bien plus besoin.

 

 

Le problème : La véritable gêne liée à ce détournement d’aides publiques vient des grosses productions. Ces dernières s’en servent pour payer les cachets faramineux de certains acteurs. Exemple : Gilles Lellouche, chacun des films dans lesquels il joue un premier rôle à englouti plus de 2 millions d’euros d’aides publiques, ceux de Charlotte Gainsbourg s’élèvent à plus d’1 million, et la liste ne s’arrête pas là.

Du côté des chiffres des aides publiques, la Cour des Comptes annonce en 2012 que les différentes niches fiscales ont rapportées 145 millions d’euros au monde du cinéma, à cela se rajoute le régime des intermittents du spectacle qui représente au moins 100 millions d’euros, les investissements qui sont imposés aux chaines de télévision et qui représentent dans les 57 millions d’euros, les aides régionales qui étaient de 16 millions d’euros il y a quelques années, les aides du CNC qui représentent 90 millions d’euros… Dans leur totalité les aides publiques dépassent facilement les 400, voire plus, millions d’euros par an.

 

Toutes ces aides sont supposées, comme dit précédemment, bénéficier majoritairement aux petites et moyennes productions, celle avec un budget limité et qui sont considérées comme des œuvres peu commerciales, ne rapportant pas forcément énormément d’argent mais qui ne pourraient voir le jour sans ces aides.

 

 

Pourtant ce n’est pas le cas, voyons voir pourquoi :

Certaines petites productions ont encore la chance de pouvoir atteindre la limite légale de subventions reçues pour leur film (qui est de 50 % du budget du film). Beaucoup de films d’auteurs peuvent en profiter et heureusement. C’est ainsi que de nombreux films, tel que le dernier Larry Clark, ont pu voir le jour.

En revanche si une partie atteint bien les poches de petites productions, une autre partie va directement dans le budget de super productions, et ce jusqu’à une hauteur de 15 % de leur budget. Parmi ces films il y a le dernier les Tuches ou encore les Visiteurs… La liste est longue et ce sont tous des films avec un budget dépassant les 10 millions d’euros. Ce qui est encore plus dérangeant c’est l’utilité de cet argent publique : Il sert généralement à payer les cachets des acteurs, ce fut le cas du film la French dont les deux têtes d’affiche, Jean Dujardin et Gilles Lellouche, ont reçu 2 millions d’euros, un chiffre qui représentait la moitié des aides perçues par le film.

De ce fait de plus en plus de productions ont recours à des acteurs dit « bankable », qui ramènent de l’argent et garantissent un succès financier au film, afin de décrocher des aides et des financements.

 

 

Qu’est-ce qui est fait afin de limiter cet abus ?

Dans une tentative d’endiguer ce problème, le CNC a limité les cachets des acteurs à 900 000 euros, et tout dépassement entraîne le retrait des aides publiques. Malheureusement cette mesure est bien trop simple à contourner et se retrouve assez inefficace. En effet cette mesure ne s’applique pas sur la partie de paie indexée sur les recettes, la rémunération au succès n’est pas interdite non plus et les réalisateurs peuvent toujours rémunérer leurs stars discrètement via de nombreuses combines comme les sociétés étrangères.

L’équilibre de la répartition des aides publiques est donc assez bancal et ne profite plus aux petites productions. Les aides se retrouvent très souvent dans la même poche et, en engageant des acteurs bankables, de nombreux réalisateurs de grosses productions savent qu’ils auront presque d’office une aide pour leur prochain film. Pourtant sur le long terme, et c’est déjà le cas, cette pratique risque de tuer le cinéma d’auteur et de décourager toute une génération de nouveaux réalisateurs.

Le seul point positif étant la création grandissante de nouveaux concours et petits festivals qui proposent des prix très intéressants pour les débutants et les amateurs, afin de les aider à se faire connaître et à financer leurs futurs projets. Le financement participatif est une autre solution au manque d’aides. Les réseaux sont au final parfois une meilleure plateforme de développement pour les amateurs et le cinéma d’auteurs.

En conclusion les aides et les financements sont toujours en augmentation mais le système de distribution n’est jamais remis en cause ni dans son fonctionnement ni dans son efficacité et sa cohérence. Ce qui n’aidera pas à changer la donne et rééquilibrer la distribution des aides et des financements ainsi que de limiter les abus et les dérives de plus grosses productions.

 

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